À croquer

Suivez le guide… et la saga Michelin !

Lorsque l’on feuillette les pages du guide Michelin, on est loin de s’imaginer les nombreuses anecdotes qui ont nourri la vie du livre depuis sa création en 1900. En un siècle, il est devenu l’emblème de la gastronomie, connu et reconnu à travers les continents.

La saga débute en 1895. Deux frères, André et Edouard Michelin, équipent la toute première automobile de pneumatiques. Un détail insignifiant à nos yeux, mais à cette époque rouler sur l’air se révèle être un audacieux pari. Forts de cette révolution majeure, les frangins créent une fabrique de caoutchouc à Clermont-Ferrand, en mai 1889. Le destin est en marche.

Dans une France majoritairement rurale, les réseaux routiers sont très peu développés. Les stations essence ne s’égrainent pas tous les 20 km et les véhicules à quatre roues sont peu répandus. Pour vous donner une idée, en 1900 l’hexagone compte 3 000 automobiles, pour atteindre le chiffre de 107 000 quatorze ans plus tard. Précurseurs en matière de brand content (contenu de marque), André et Edouard savent pertinemment que pour vendre du pneu, il faut faire voyager les français. Mais comment les faire bouger ? En leur apportant des indications et des précieux conseils compilés dans un guide. Infos sur l’état des routes, localisation des garages, épiceries, emplacements des hôtels et autres auberges… Lors de sa première parution en 1900, année de l’exposition universelle de Paris, il regorge de données rassurant les voyageurs et offre de nombreuses perspectives d’évasion.

D’abord offert, l’ouvrage est édité entre 35 000 et 60 000 exemplaires à ses débuts. La publicité des constructeurs auto, des restaurants et des hôteliers permet de financer ses tirages. Il deviendra payant en 1920, abandonnant ainsi les publicités des hôteliers et restaurateurs afin de ne pas être juge et partie. La légende raconte que lors d’un voyage, les frères auraient aperçu le bouquin servant de cale à un établi. Partant du postulat que l’on respecte un objet à l’unique condition de l’avoir payé, ils décident de le vendre au prix de 7 francs.

D’années en années, le guide évolue. Il s’adapte à son époque et précise son contenu. Il accompagne ainsi l’essor de l’industrie automobile et des réseaux routiers. En 1923, une nouvelle rubrique voit le jour « Hôtels et restaurants recommandés ». Trois ans plus tard, l’étoile apparait, attestant de la renommée d’une table. Le pictogramme de l’étoile évidée que l’on connait pointera le bout de sa branche en 1946. Dès lors, l’ouvrage à la couverture flamboyante se forge une solide réputation auprès des gourmets. Le classement deux et trois étoiles sera initié en 1931 pour la province et en 1933 pour la ville de Paris. 1933 symbolise également un changement majeur : l’apparition des inspecteurs, anonymes et expérimentés. Avant cela, le repérage s’effectuait par le biais des voyageurs de commerce.

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A gauche : la couverture du tout premier guide édité en 1900.

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Publicités pour le guide.

A droite : « Avec un vieux guide, on risque de tomber dans un hôtel devenu gargote… ou d’ignorer une excellente table signalée dans le guide de l’année. »

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Des encarts glissés dans les différentes éditions.

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Publicités pour le guide.

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La vitrine des guides dans le restaurant Anne-Sophie Pic à Valence.

La suite ? Il y aurait tellement à dire. Mais vous la connaissez déjà plus ou moins. Décrié ou adulé le guide Michelin reste le témoin d’une gastronomie vivante et trépidante pour peu que l’on veuille bien fouiner entre ses lignes. Et c’est bien ce que je compte vous prouver pendant ces 3 prochains mois où, avec Anne et Delphine, nous allons arpenter des tas de bonnes adresses et vous livrer nos expériences sur un plateau. Suivez le guide et nos pérégrinations dès la semaine prochaine sur www.suivezleguide.michelin.fr

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Crédits photos : Guide Michelin et Alexandre Jacques. Sources : Livre La saga du guide Michelin.

6 commentaires

  • Excellent! Hâte de lire ça! Sinon la prochaine fois que tu viennes manger chez moi, regarde la police du menu: c’est celle de l’image du Guide 1939. ;)

  • Ta meuf says:

    J’ai encore plus hâte que tu me prêtes le bouquin ;)

  • « Décrié » ou « adulé », il est vrai que le Guide Michelin fait couler énormément d’encre. Il reste ceci dit une référence mondiale, malgré ses détracteurs… On a hâte en tous cas de suivre vos pérégrinations gustatives !

  • benoit says:

    bonjour. Savez vous qu’en sortant des sentiers battus il existe aussi des restaurants dits « de qualité » pour s’être vus décerner ce label par le Collège Culinaire de France et qui mériteraient d’être visités?…

  • A. says:

    Un bel article.
    j’adore les différentes illustrations :)

Les commentaires sont fermés.

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