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Tout le monde en parle, Les Grès à Lindry

Quand je pianote la destination Le Havre sur mon GPS, je sais qu’une longue route m’attend. Cette fois là, j’avais 3h de retard sur l’heure d’arrivée prévue initialement. La faute à Jérome.

On ne bouge pas pendant le jingle, pas plus quand on se retrouve face à lui, scotché par son parcours et son audace.

Radis, beurre noisette, mousse de chèvre frais, vinaigre d’ortie, vinaigre d’ail des ours

Truite, kamut, huile de litchi, radis, kumquat

Ris d’agneau, noisettes, crème de champignons de paris, émulsion miso

Coeur de filet d’agneau, purée de feuilles de blette, ail des ours

Cochon cuit à basse température, meikuei luchew, marinade au miel d’acacia, crème de maïs

Crème glacée au jus de citron, mousse au chocolat blanc, pomme

Tout le monde en parle, ouaiiiis. D’abord les Fulgurances puis Cookcooning et tous les autres suivent : FRG, le Fooding, Omnivore, le nouvel OBS. C’est la folie furieuse.

J’avais tellement envie de pousser la porte des Grès que je m’y suis rendue seule. Je ne pouvais plus attendre. Assez perturbant de prime abord, manger en tête à tête avec son assiette ce n’est pas si horrible en fait. C’était ma toute première fois et c’était bien. Même si OK, au début on ne sait pas trop où poser ses yeux, on rougit un peu devant ces gens – je suis certaine qu’ils se disent « ahhhh elle est toute seule hannnnnnn, la hoooonte ». Mais du coup j’étais à côté du passe et Jérome s’est bien occupé de moi.

Et là je cherche désespérément où caser un sucer c’est tromper ? pour rester dans mon axe Ardissonesque mais c’est un échec cuisant.

Le menu dégustation est un peu comme un blind test. Tu ne sais pas ce que tu manges. Oui c’est certain, je reconnais quand même les radis et le maïs. Mais pour le reste il faut compter avec ses papilles, ses souvenirs et sa bibliothèque culinaire intérieure. J’ai adoré savoir la compo détaillée des plats seulement à la fin du repas. Me réjouissant ainsi lorsque j’avais trouvé ou presque deviné. Je n’ai pas saisi la subtilité du kamut que j’avais pris pour du blé, mais ce n’est déjà pas si mal ! Et cette crème au citron… je l’ai vu venir de loin avec ses gros sabots. Ca se voyait que c’était scandaleusement orgasmiquement bon. Et ça l’était.

Ce qu’il faut tout de même expliquer, le mec était peintre et un jour il s’est dit qu’il ferait bien de sa passion son job à plein temps. Et le voilà, au fin fond de la Bourgogne, pas trop loin d’Auxerre, à monter son p’tit bazar. Et il envoie du lourd. Des couleurs, des produits, de la technique, des saveurs, un formidable travail sur les assaisonnements. Dingue. Je lui rigole au nez quand il me dit n’avoir jamais passé plus d’un mois dans une cuisine pro auparavant. Je ne le crois pas une seconde (mais c’est pourtant vrai). De toute évidence, qu’importe les chemins, on n’échappe pas à son destin. Respect.

9, rue du 14 Juillet à Lindry (10 minutes d’Auxerre)

4 commentaires

  • kiinta says:

    Bon ben voilà, il est 15h je viens de mourir derrière mon ordi en voyant tes photos & lisant ton post //// J’aiiii faimmmmm

    Merci pour la découverte en tout cas ^^

  • Cocotte says:

    On n’est pas seul à lindry…

  • MB says:

    Je suis allée manger dans ce restaurant hier soir et c’est une grosse arnaque! C’est hors de prix(170€ pour 2 personnes), on y mange mal, on a encore faim en sortant et le service est déplorable –> A éviter!!

Les commentaires sont fermés.

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